Voilà un bien grand mot et pourtant... L’ambition artistique n’est pas une fatuité. Elle est nécessité vitale. Il s’agit de donner à la pensée un espace, à l’imagination une forme, à la vie un sens. Il s'agit de s’affranchir des servitudes d’un monde mercantile, de résister aux ambitions vulgaires, de donner corps à de nouvelles utopies. Si cela dérange, c’est bien.
Nous recherchons les œuvres étranges,étrangères, celles que l’on ne comprend pas a priori, les œuvres primitives, chaotiques, inachevées, génératrices d’autres œuvres.
Nous recherchons les mythes qui alimentent l’imagination, transcendent les cultures, les époques.
Nous jouons librement, comme des enfants, avec Dante, Gœthe, Shakespeare, Kleist, Dostoïevski, Andréïev, Joyce, Beckett, Faulkner et d'autres...
Sans les sacraliser nous relions les œuvres, joyeusement métissons les formes.
Un spectacle itinérant, dans un bateau, au fil de l'eau, dans les écluses et sur les berges.
Ta lettre est imbibée de larmes la mort c'est la seule solution. J'avais pleuré amèrement des larmes! des larmes! des larmes! et rien d'autre et puis ta lettre est arrivée avec encore des larmes, après que je l'ai lue encore et encore j'ai vu que j'avais des taches d'encre plein ma figure. Les larmes se dégoulinent sur ma figure...
Smeraldina
Après Dante ... Beckett.
Toute l'oeuvre de Samuel Beckett a été influencée par La Divine Comédie . Le personnage de Belacqua découvert par Beckett dans la Divine Comédie fera le lien. Belacqua, paresseux chez Dante et au Purgatoire pour cela, va se démultiplier, être le personnage beckettien jusqu'à devenir métaphore de l'épuisement, de l'errance. Il y a chez Beckett comme chez Dante les mêmes incertitudes, le même exil de l'amour. Certes, Dante fait "le voyage initiatique" jusqu'à son terme. Le paradis lui était possible. Mais était-ce bien le paradis ou seulement la joie qu'éprouve le poète à le décrire? L'art...une consolation ? Chez Beckett, il n'est pas de paradis possible. Ses personnages sont les âmes d'un purgatoire à l'envers, sans espérances, où l'aliénation est ontologique, l'exclusion définitive. Mais dire l'aliénation n'est pas l'accepter. Il y a dans l'oeuvre de Beckett un désir de résistance. L'inacceptable n'est pas accepté.
Avec une joyeuse férocité, Boulgakov pousse à bout la logique d'un système : critique des outrecuidances de la science appliquée, satire du nouvel ordre socio-politique et interrogation sur la liberté et la dignité d'être. Il y a de la rigueur et du savoir-faire dans cette adaptation d'une oeuvre surréaliste de Boulgakov. Coeur de Chien a tremblé sous les applaudissements, et ça continue...
L'Est républicain, 15 mars 1991
Du Théâtre de qualité inspiré d'une oeuvre de Boulgakov. Une pièce toute en finesse qui dénonce sans ménagements toutes les compromissions.
La Voix, 25 avril 1991
Un véritable succès pour Coeur de Chien interprété magistralement par la Compagnie Melior. Une pièce difficile qui a été fortement applaudie.
La troupe de Patrick Melior a cette grande vertu qu'elle vise haut.
Pierre Gripari
Antoine et Cléopâtre n'est certes pas le chef-d'oeuvre de Shakespeare mais le travail de Patrick Melior permet, coupant et condensant, de mieux entendre un texte magnifique. Des lumières et un décor astucieux, une mise en espace intelligente.
Le Figaro, 7 juin 1986
Les acteurs, en petit nombre, interprètent différents rôles : ils le font avec talent. Ce spectacle est une excellente surprise.
N. Letort, Pariscope, juin 1986
On prend plaisir à ce spectacle. Il y a d'excellentes idées.
Gérard-Henri Durant, France Culture, juin 1986
Patrick Melior a beaucoup de talent. Il avait fait également un Dante qui était très beau.
1985, d'après un Opéra de Francis Poulenc et Jean Cocteau
Sobriété des décors, sévérité du costume, absence du téléphone, c'est un désespoir murmuré et chuchoté, entièrement intériorisé qui s'exprime. Le choix fondamental, au détriment du spectaculaire, a été celui de la recherche de l'émotion attachée à la mise en évidence, dans le dépouillement, du beau texte de Cocteau. Le pianiste, Pieter Kenealy, excellent, reste dans l'ombre, la jeune soprano, Oyo Lapierre, se révèle aussi une véritable comédienne, ce qui nous vaut le privilège d'une compréhension aisée du texte, heureuse surprise !
Brigitte Massin, Le Matin, 7 mai 1985
C'est quelque chose de très rare d'être heureux après un spectacle. Ce n'est pas un compliment rapide. La voix est celle d'une jeune femme, elle est belle, elle est vraie, elle a une présence incroyablement accordée au texte, à la musique, au décor.
Françoise Malettra, Musicomania, France Culture
La mise en scène de Patrick Melior, la silhouette pathétique d'une élégance austère de l'amante délaissée, le jeu efficace du pianiste Pieter Kenealy rendent ce monologue terriblement vrai. Dans ce rôle difficile où chaque mot a l'éclat d'un diamant noir, Oyo Lapierre fait preuve d'une réelle présence dramatique, de beaucoup de finesse et d'une sensibilité aiguë et douloureuse. Donatella Micault,