1973
Yorgos Sévasticoglou a débuté comme traducteur de pièces de théâtre en 1941 (plus de 50 pièces traduites en grec) puis comme auteur dramatique en 1943 (Théâtre d'Art de Karolos Koum, Athènes) et metteur en scène en 1944 au Théâtre du Peuple.
Il est obligé de quitter la Grèce en 1949, à la fin de la guerre civile et part pour Moscou où il travaille dans le théâtre et le cinéma. En 1964, il retourne à Athènes, y reste trois ans. Il y reprend ses activités théâtrales. En avril 1967 contraint une nouvelle fois de quitter son pays pour des raisons politiques, il se rend à Paris. Depuis, il anime des ateliers de recherche théâtrale : à l'Institut d'Etudes Théâtrales (Paris III) à la Maison des Lettres, à la Cité Universitaire Internationale, à l'atelier théâtral d'Ivry.
Les pièces qu'il a écrites ont été montées au Théâtre Vakthangov de Moscou, au Théâtre d'Art d'Athènes, à Prague…
Parmi ses principales mises en scènes : Antigone de Sophocle, La Paix d'Aristophane, Hyménée de Gogol, Sainte Jeanne de G.B.Shaw, Crime et Châtiment de Dostoïewski, Enterrez les morts d'Irwin Shaw. En 1968, une première réalisation d'Oreste d'Euripide fut confiée aux élèves de l'école du Théâtre des Amandiers de Pierre Debauche. (...)
1974, Oreste d'Euripide
Electre et Oreste
Tyndare, Oreste et Ménélas
L'histoire que nous raconte Oreste n'est pas la nôtre, mais elle parle d'une jeunesse qui ne veut pas se laisser détruire par un ordre qui n'engendre que désordre.
...Car les Dieux n'ont voulu qu'Hélène fût si belle que pour mettre en conflit les grecs et les Troyens et par leur carnage, alléger la terre des mortels trop nombreux qui la gênaient.
Apollon
1977, La Paix d'Aristophane
Sycophante et Sacrophante
Nous avons jusqu'à présent monté des classiques, pour tenter de les arracher à une tradition imposée qui les place au dessus de leur réalité politique, idéologique et humaine. Cette réalité "les classiques" l'assumaient délibérément et même de la façon la plus militante. La Paix demande une mobilisation, ne s'arrête pas à la fête et exige la vigilance (...) Shakespeare et Aristophane n'usent pas d'artifices gratuits. Ils proposent des situations théâtrales claires. A travers eux, nous cherchons la voie vers un jeu théâtral populaire. Un jeu sans intellectualisme outré ou faux. Un art qui démesure le réel pour mieux le situer. Shakespeare et Aristophane n'usent pas d'artifices gratuits. Ils proposent des situations théâtrales claires. A travers eux, nous cherchons la voie vers un jeu théâtral populaire. Un jeu sans intellectualisme outré ou faux. Un art qui démesure le réel pour mieux le situer. Sans imposer d'a priori au spectateur comme à nous-mêmes, nous tentons de remuer sentiments et idées, sans tricher. Toutes les données sont fournies pour une participation lucide au spectacle. Nous opérons par "gros plans" c'est à dire par la concentration sur ce qui est l'essentiel, en dépouillant le jeu, le mouvement, le texte, du superflu, laissant le spectateur reprendre son souffle pour mieux juger. Ce qui revient à un certain brechtisme : éviter tout envoûtement. Nous ne considérons pas que cette forme de théâtre soit idéale ou unique. Si en changeant d'option, en devenant théâtre de rue ou théâtre traditionnel, on peut atteindre son objectif, on doit le faire.
Yorgos Sévasticoglou