Présences

dimanche 27 décembre 2015

Yorgos Sévasticoglou

1973

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Yorgos Sévasticoglou a débuté comme traducteur de pièces de théâtre en 1941 (plus de 50 pièces traduites en grec) puis comme auteur dramatique en 1943 (Théâtre d'Art de Karolos Koum, Athènes) et metteur en scène en 1944 au Théâtre du Peuple.

Il est obligé de quitter la Grèce en 1949, à la fin de la guerre civile et part pour Moscou où il travaille dans le théâtre et le cinéma. En 1964, il retourne à Athènes, y reste trois ans. Il y reprend ses activités théâtrales. En avril 1967 contraint une nouvelle fois de quitter son pays pour des raisons politiques, il se rend à Paris. Depuis, il anime des ateliers de recherche théâtrale : à l'Institut d'Etudes Théâtrales (Paris III) à la Maison des Lettres, à la Cité Universitaire Internationale, à l'atelier théâtral d'Ivry.

Les pièces qu'il a écrites ont été montées au Théâtre Vakthangov de Moscou, au Théâtre d'Art d'Athènes, à Prague…

Parmi ses principales mises en scènes : Antigone de Sophocle, La Paix d'Aristophane, Hyménée de Gogol, Sainte Jeanne de G.B.Shaw, Crime et Châtiment de Dostoïewski, Enterrez les morts d'Irwin Shaw. En 1968, une première réalisation d'Oreste d'Euripide fut confiée aux élèves de l'école du Théâtre des Amandiers de Pierre Debauche. (...)

1974, Oreste d'Euripide

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Electre et Oreste

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Tyndare, Oreste et Ménélas

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L'histoire que nous raconte Oreste n'est pas la nôtre, mais elle parle d'une jeunesse qui ne veut pas se laisser détruire par un ordre qui n'engendre que désordre.

...Car les Dieux n'ont voulu qu'Hélène fût si belle que pour mettre en conflit les grecs et les Troyens et par leur carnage, alléger la terre des mortels trop nombreux qui la gênaient.

Apollon

1977, La Paix d'Aristophane

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Sycophante et Sacrophante

Nous avons jusqu'à présent monté des classiques, pour tenter de les arracher à une tradition imposée qui les place au dessus de leur réalité politique, idéologique et humaine. Cette réalité "les classiques" l'assumaient délibérément et même de la façon la plus militante. La Paix demande une mobilisation, ne s'arrête pas à la fête et exige la vigilance (...) Shakespeare et Aristophane n'usent pas d'artifices gratuits. Ils proposent des situations théâtrales claires. A travers eux, nous cherchons la voie vers un jeu théâtral populaire. Un jeu sans intellectualisme outré ou faux. Un art qui démesure le réel pour mieux le situer. Shakespeare et Aristophane n'usent pas d'artifices gratuits. Ils proposent des situations théâtrales claires. A travers eux, nous cherchons la voie vers un jeu théâtral populaire. Un jeu sans intellectualisme outré ou faux. Un art qui démesure le réel pour mieux le situer. Sans imposer d'a priori au spectateur comme à nous-mêmes, nous tentons de remuer sentiments et idées, sans tricher. Toutes les données sont fournies pour une participation lucide au spectacle. Nous opérons par "gros plans" c'est à dire par la concentration sur ce qui est l'essentiel, en dépouillant le jeu, le mouvement, le texte, du superflu, laissant le spectateur reprendre son souffle pour mieux juger. Ce qui revient à un certain brechtisme : éviter tout envoûtement. Nous ne considérons pas que cette forme de théâtre soit idéale ou unique. Si en changeant d'option, en devenant théâtre de rue ou théâtre traditionnel, on peut atteindre son objectif, on doit le faire.

Yorgos Sévasticoglou

Jean Catoire

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Né à Paris, Jean Catoire, après des études de composition classique, a poursuivi ses recherches personnelles dans la classe d'Olivier Messiaen, puis en élaborant son propre langage.

Les travaux de Jean Catoire l'ont conduit à trouver un langage sonore simple et capable d'être saisi et compris par n'importe quel auditeur sensible et qui attend de la musique autre chose que la seule jouissance artistique.

Parallèlement à son travail de recherches sonores, Jean Catoire s'est consacré à l'enseignement de la composition musicale et à la direction d'orchestre.

Ses oeuvres sont jouées dans des concerts à Paris, à Radio France, en Europe et aux USA.

Max Soumagnac

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Max Soumagnac, disparu le 21 janvier 1996, est né à Saïgon de parents français, le 8 septembre 1928. C'est à Paris qu'il poursuit ses études secondaires classiques avant d'entrer à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. Après l'obtention de ses diplômes, il entre très tôt dans la vie professionnelle et rapidement son activité devient multidimensionnelle. Qu'il s'agisse de réflexions théoriques et pédagogiques dont témoignent ses conférences et ses écrits esthétiques ou de réalisations concrètes s'inscrivant dans l'ordre de la scénographie et de l'architecture, la peinture est pour lui un mode d'investigation universelle, inséparable de la préhension des autres arts ‑ en particulier de la musique ‑ et de la pensée pure. L'enseignement qu'il pratique, de 1970 à 1993, à l'Ecole d'Architecture Paris‑Villemin reflète quelques‑unes de ses préocupations essentielles au travers des sujets d'étude choisis dans le cadre du 3e cycle : Création et mémoire, Critique de la Faculté de création, Architecture et scénographie... Les expositions présentées au Conservatoire Italien de Paris et à l'Ecole d'Architecture Paris‑Villemin ne concernent qu'une partie de l'œuvre peinte qui s'étend sur un grand nombre d'années et à laquelle il consacrait beaucoup de temps, d'énergie et de méditation, tel un laboratoire de secrets ouvert à un petit nombre de spectateurs.

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Œuvres scénographiques :

  • Le Passé Composé de Guy Foissy, Théâtre de la Huchette.
  • Saracanas de Guy Foissy, Théâtre de la Huchette.
  • Le Percepteur de Lenz, adaptation de Bertolt Brecht, mise en scène André Steiger.
  • Don Juan aux Enfers, mise en scène Carlo Boso.
  • L'Opéra de quat'sous de Bertolt Brecht, mise en scène Carlo Boso.
  • Le Roi Cerf de Gozzi, mise en scène Carlo Boso.
  • La Divine Comédie de Dante, mise en scène Patrick Melior.
  • Les Troyennes d'Euripide, mise en scène Patrick Melior.
  • Antoine et Cléopâtre de Shakespeare, mise en scène Patrick Melior.
  • Cœur de chien de Mikhail Boulgakov, mise en scène Patrick Melior.

Projets déposés et répertoriés à la Bibliothèque Nationale

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Lors d'une excursion, Max me fit remarquer sur l'autre versant de la montagne, une paroi qui sous l'incidence d'une lumière rasante, figurait une tête de cheval. La distance même, l'inaccessibilité de cette paroi, transformait pour nous cette matière rocheuse en vision fugitive. C'est notre regard, sa qualité, qui donnait alors un sens au corps inerte de la montagne. Le regard poétique, supposait pour Max, la révélation d'une structure cachée, d'un secret que l'artiste doit être en mesure de dévoiler. La création artistique était pour lui l'ordre d'une pensée qui ne s'abandonne jamais au chaos des apparences. Mais il y avait pour Max, me semble‑t‑il, plus d'illusions à ne croire qu'en la seule objectivité des choses... Il n'est plus là pour répondre. Tout ce que la montagne évoque concerne Max Soumagnac. Elle est en quelque sorte la métaphore de lui‑même et de son oeuvre... jusque dans la monumentalité.

Patrick Melior