Hallucinations

1998, Joyce

Le choix d’adapter Ulysse de James Joyce au théâtre est l’aboutissement d’un parcours qui ne doit rien au hasard. Dante, Beckett, Joyce, trois auteurs sur lesquel nous avons déjà travaillé ont en commun d’avoir inventé une langue nouvelle, comme si la leur était trop étroite pour eux.

Joyce bouscule les structures traditionnelles de la littérature. Il fait éclater le carcan de la convention, libère l’écrit de ses stéréotypes pour dire les pensées. Il y mêle songes, rêveries, obsessions, souvenirs.

Mais Ulysse est un roman qui exige de nous. Sa lecture silencieuse est vite insupportable. A voix haute cependant l’énergie que suppose cette langue laisse mieux paraître le sens. Peut-être le théâtre, en libérant la violence du texte, est-il moyen de découverte ?

Une œuvre rebelle

Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage... Malheureux qui comme Ulysse erre par le monde.

La violence avec laquelle Joyce décrit le monde est l’expression d’une colère. Une colère immense. Pas une colère de circonstance, anecdotique, caractérielle, une colère philosophique inextinguible.