Don Juan

2000, Tirso de Molina, Molière, Lenau et autres...

Mieux vaut être ce que je suis dans un abîme de soufre qu'un saint dans la lumière du paradis.

Tirso de Molina, Molière, Lenau et quelques autres donnent ici matière à un spectacle sur le mythe de Don Juan. Il est intéressant de glisser de l'un à l'autre dans cette chronologie qui, au delà du sujet, est révélatrice de ce qu'ont pu interpréter du mythe chaque époque et pays.

La liste (étymologiquement "le bord", "la bande") sur le catalogue des amours donjuanesques est ouverte, infinie, mouvante. D'abord patronymique (de Thisbée et Isabelle à Elvire et Zerlina…d'Anna et Aminte à Elvire et Laura…), elle se transforme en toponymie des lieux d'errance, des lieux d'amour, des lieux de fuite… avant de devenir constitutive même du mythe : bibliographies sans fin de Don Juan passionnés, insoumis. Mais la liste est aussi l'espace "labyrinthe" où prend place le plaisir de séduire, de transgresser les lois, d'affronter le sacré, de douter de Dieu, c'est-à-dire de louvoyer sur "le bord", "dans la bande".