Passacaille

2002 - 2003

À Sainte Suzanne :

Au Castel St Denis :


Castel Saint-Denis
(Franche-Comté) :

Théâtre du Voyageur (Asnières):

Sainte Suzanne, Festival des Nuits de la Mayenne (2003) :

Sa ligne de conduite était donc claire à présent. Il armerait son esprit de rire...

Belacqua


Dante et Beckett

Dans la Divine Comédie , au chant IV du Purgatoire, parmi les “indolents”, Beckett rencontre un personnage qui va marquer toute son oeuvre. Belacqua préfigure “l’épuisement” que l’on retrouve dans tous les personnages beckettiens. Mais Belacqua est aussi une figure attachante d’humanité, de lâcheté, de sincérité. L’humour l’emporte sur la tragédie. La vie est plus forte que le désespoir. Belacqua aide à comprendre Beckett : une philosophie de la résistance, une jubilation exubérante bien loin des idées convenues et morbides que l’on prète trop souvent à l’auteur de Fin de Partie .

Une histoire simple

Belacqua tente de lire la Divine Comédie ... Béatrice au Paradis explique “les taches de la lune”. Dante ne comprend rien. Belacqua non plus. Sa “professoressa” d’italien est, elle aussi, en difficulté. Et puis il y a Winnie, l’Alba, Ruby, Sméraldina,Thelma..., les amours fantasques de Belacqua. Dante a Béatrice, mais elle est si loin..., inacessible au coeur triomphant d’une rosace. Le paradis de Belacqua est un livre, un livre toujours relu, insaisissable. Il est “coincé dans la lune...”, mais peut-être un jour sa charmante “professoressa” lui expliquera...


Un petit air de Passacaille sur la cité. Un voyage théâtral : arrêt dans le jardin du Manoir, rencontre impromptue avec une amoureuse éplorée se lamentant à sa fenêtre, un petit tour sur les remparts à la poursuite d'une vieille lady anglaise et point final du périple, le château mystérieux baigné par le clair de lune où le public prend place dans une ambiance magique et surréaliste. On peut se rendre compte combien le spectacle se fond dans le décor, exploite au maximum les possibilités offertes par le patrimoine de Sainte-Suzanne. Guidés par les comédiens, les spectateurs se prêtent avec un amusement manifeste à la déambulation à travers des ruelles et des chemins parfois tortueux. La mise en scène prend ici toute sa grandeur.

Florence Le Méhauté
Ouest-France, 6 Août 2003