L’Odyssée

2014. Homère.

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L’Odyssée d’Homère est un projet ambitieux par son ampleur. Il demande un travail d’adaptation du texte ancien en une forme de théâtre contemporain. Ce projet nécessitera un travail important d’écriture, mais aussi de fabrication de costumes, de construction de décors et de scénographie. Il est envisagé un décor où se construit dans une première partie un grand bateau en bois, avec des poulies, voiles… un bateau au prise avec les éléments, le vent, la mer. Dans une deuxième partie du spectacle, lorsqu’Ulysse arrive à Ithaque, le décor se transforme en rocher…. Cette création, mêle ce qui est de l’ordre de l’expérience humaine avec la mythologie. Elle nécessitera un travail important sur les sons, la musique et les rythmes. La musique, les bruits, les chants, vont permettre de rendre la dimension fantastique de l’épopée.

Ne m'en veux pas Ulysse de ne pas t'avoir tout de suite ouvert les bras ! Nos malheurs nous viennent des dieux. Ils nous ont refusé de vivre ensemble le bel âge et de parvenir côte à côte à la vieillesse…

Pénélope

Le monde de L'Odyssée

est un univers de petites gens, paysans et marins, pour qui le premier souci est de se remplir le ventre. Ulysse lui-même est un roi-paysan dont la fierté est de tracer plus droit qu'un autre son sillon. Sa demeure est une grande maison, avec un tas de fumier devant la porte. Éparpillés sur des îles nombreuses les Achéens empruntent leurs bateaux pour se rendre d'un point à un autre de la côte. Longs et effilés, ces « bateaux noirs » tiennent mal la mer et il faut les tirer sur la plage quand on accoste. La circulation entre les îles exige que l’on porte secours aux voyageurs quand ils sont en détresse. Dans ce monde brutal, l'hospitalité est la seule garantie qu'un naufragé puisse obtenir. Dans l'Odyssée, les femmes jouent un rôle déterminant. Ce sont des déesses qui reçoivent Ulysse ; mais c'est aussi Nausicaa, la fille d’Alcinoos, qui accueille le naufragé chez les Phéaciens, et c'est sa mère, Arété, qui régit tout dans la maison. C'est Pénélope, enfin, qui tient tête aux prétendants et parvient à retarder le mariage grâce à de multiples ruses. Les fanfaronnades de vétérans de la guerre de Troie nous font pénétrer dans l'atmosphère héroïque des combats devant la cité de Priam. Mais ce sont surtout les récits d’Ulysse qui nous conduisent dans un univers merveilleux où les déesses tombent amoureuses des héros, où les magiciennes changent les hommes en bêtes, où l'on enferme les vents dans une outre, où les mortels peuvent descendre tout vifs aux Enfers...

Que dit l'Odyssée ? Que disent les grandes épopées mythologiques ?

Elles disent le prix de la vie. Elles donnent à la vie une échelle...donc un sens. Les héros anciens sont ici. Ils sont inscrits en nous, incrustés dans nos corps, dans nos cerveaux. L'acte héroïque est de tous les temps, partout. Il est là, à l'usine, à l'école, à l'hôpital, dans le maquis des guerres... Il n'appartient pas aux figures stéréotypées d'un passé lointain. Il se cache chez le plus humble, dans le quotidien de vies secrètes, inconnues, minuscules. Flaubert disait : « Madame Bovary c'est moi ! », comme lui nous disons : « Pénélope, Ulysse, c'est moi, Anticlée, c'est ma mère, Laërte, mon père, Argos, mon chien... ! »


L'aurore aurait paru avant que leurs baisers ne cessent si Athéna aux yeux pers n'avait allongé la nuit, retenu l'aube. Ils retrouvèrent la loi du lit ancien. Lorsqu'ils eurent joui des plaisirs de l'amour, ils s'adonnèrent aux plaisirs de la parole : Pénélope dit ce qu'elle avait subi, la triste compagnie des prétendants, Ulysse raconta ses malheurs, le Cyclope, Charybde et Scylla, sa mère dans la demeure moisie d'Hadès, Calypso, Circé…

Le chœur

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